Hier soir, j'ai pris le temps de découvrir Chinchilla et son quartier historique. Lorsque l’on dit qu’une étape fait 28 ou 22 kilomètres, il faut savoir qu’il faut en ajouter 4 ou 5 pour trouver l’hébergement, les commerces pour les courses et faire la visite de la ville. Ce qui veut dire qu'hier soir, j'étais plutôt à 33 qu’à 28 !
Ceci explique mon appétit au moment du dîner : deux plats complets : sépia à la plancha con patatas fritas (des frites en français) puis côtelettes d’agneau con patatas fritas, le tout accompagné d’un vino tinto (vin rouge) de la Ribera del Douero ( un de mes préférés avec le Rioja). Il faut dire que depuis quelques jours, je me sentais sous-alimenté ; hier soir, par exemple, je me suis contenté d’une banane. Pour ce qui me concerne, quand sur de longs séjours, j'enchaîne les étapes, mon corps perd ses repères : je devrais parfois envie de dévorer et paradoxalement, je perds l’appétit. La soif, c’est pareil, il faut se forcer même si on n'a pas soif, et ce soir, je me suis forcé même si je n’avais pas faim ! Si un peu quand même ! J’aurais pu me contenter d’un plat, mais je voulais voir ce qu’ils mettaient dans une assiette de sépia (sèche). Je voulais comparer avec celle dont je raffole lorsque nous sommes en vacances en Espagne, à Peniscola. Ce soir, je leur mets 9/10, car pas suffisamment cuite. Peut mieux faire ! Sur le Chemin, je perds toujours un à deux kilos. Le problème, c'est que le corps est comme la nature, il a horreur du vide et en moins de quinze jours, on perd les trous que l’on avait gagnés sur la ceinture !
Lorsque j’ai pris ma chambre, elle « caillait » : pas plus de 15 degrés. Je suis allé me plaindre à la réception qui m’a promis de mettre en route la clim, mais deux heures après toujours rien. Je ne prends pas une chambre d’hôtel pour être obligé de dormir dans mon sac de couchage ! Il est vrai que parfois sur le Chemin, on arrive à faire des choses aussi étonnantes que traverser à pied l’autoroute Valencia Madrid ! Nouvelle relance à la réception avant le dîner et effectivement en rentrant, il faisait 25 degrés. Tout s’est donc arrangé, c’est plus facile d’ouvrir la fenêtre que de demander de brancher la clim !
Aujourd’hui, étape courte, environ 15 km pour rejoindre Albacete. Étape quelconque sur le plan des paysages, à gauche une vaste zone industrielle et à droite des champs en cours de semailles. Ce sont de grandes plaines agricoles, sans le moindre relief jusqu’à l’horizon.
Comme par magie, ce matin, le vent est complètement tombé. Côté ciel, c’est toujours le grand bleu ! Une semaine de soleil, sans discontinuer, formidable ! J’espère que ça va durer jusqu’au bout !
Arrivé vers midi a Albacete, je fais quelques courses au supermarché, car demain, c'est dimanche et ici, en Espagne, on ne plaisante pas avec le jour du seigneur. Je m’installe dans un parc sur un banc public et tel un clochard j’attaque le saucisson, le fromage et je termine par une banane.
L’hôtel est clean : 25 euros une chambre individuelle (chauffée !). Correcto ! Après la douche, visite de la ville. Albacete est la capitale de la province et compte un peu plus de 200 000 habitants. (taille de Dijon).
Dialogue devant les moulins
Sancho
Maître, avec tout le respect dû à votre titre
Mes yeux ne voient en vous qu’un authentique pitre.
Déjà plusieurs jours à battre la campagne,
À chevaucher sur nos nobles terres d’Espagne
Sans avoir pu encor juger votre courage,
Car jamais de l’épée vous n’avez fait usage !
Nous aurions péri face aux marchands de Tolède
Si mon humble personne n’était venue en aide !
Don Quichotte
Sottises Sancho, tout cela n’est que sottises !
Je ne puis plus longtemps entendre ces bêtises
Aussi, je me fais fort de prouver sur le champ
Tout ce dont est capable un Chevalier errant.
Mire sur ce coteau les géants qui s’agitent !
Je vais leur donner la torgnole qu’ils méritent !
Ils secouent leurs grands bras pour mieux me défier
Mais vont voir de qui ils devraient se méfier !
Sancho
Permettez mon Maître, mais vous perdez raison,
Au point de confondre un homme et une maison !
Vous voyez des géants et ce sont des moulins
Dont les grands bras ne servent qu’à moudre les grains !
Don Quichotte
Qu’ai-je fait pour avoir un écuyer pareil ?
Est-ce la fatigue ou les rayons du soleil
Qui te rendent plus idiot que Rossinante
Au point de ne pas voir ces géants sur la pente ?
À suivre demain la réplique de Sancho.
Mon dîner d’hier :
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Sépia à la plancha |
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Des oignons |
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Ici il y a une passerelle 🤣🤣 |
Photos de la cathédrale
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Albacete est La capitale espagnole du couteau |
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