Camino El Levante

samedi 26 novembre 2022

Las Pedroñeras - El Toboso 28.5 kms

 Hier soir, le restaurant de mon hôtel avait tiré le rideau, alors je suis allé prendre un verre dans le bar en face avec deux tapas. J’en ai profité pour faire préparer un bocadillo pour aujourd’hui : anchois et tomates.

Aujourd’hui est un grand jour sur cette route de Don Quichotte, car j’arrive à El Toboso : le village de sa Dulcinée. Dans le roman de Cervantes, même si Don Quichotte parle beaucoup de sa Dulcinée, il ne l’a jamais vu. Je ne la verrai pas davantage, mais ce soir, je dormirai à l’hôtel « Dulcinée ». Il y a quelque part dans le village sa maison qui se visite, mais ce soir, je ferai certainement l’impasse ! La pluie et le vent, j’ai donné !

Je me doutais bien que le beau temps ne serait pas éternel d’autant que la météo n’était pas très optimiste pour les prochains jours . Elle ne s’est pas trompée, ce fut le déluge ;  un vent de face à vous clouer sur place lors de certaines rafales et une pluie à l’horizontale qui vous brûle le visage. Jamais sur tous les Chemins que j’ai faits, je n’ai connu de telles conditions ; l’horreur sur 28 kms à part de rares éclaircies. Ce sont ces jours-là, où l’on se dit : « qu’est-ce que je suis venu foutre ici ? » Des coups de gueule sans lendemain quand on a le virus !

Autant dire que j’ai apprécié la douche chaude en arrivant ! J’ai dans mon rituel d’après étape, après la douche, de faire ce papier sur mon blog et aussi de réserver l’hôtel suivant de sorte d’en avoir toujours deux d’avance. Là, je suis tranquille jusqu’à samedi compris.

Je croyais qu’ils avaient disparu, que les écologistes avaient eu raison d’eux, mais je me suis trompé. Je parle de ces représentations de taureaux que l’on voyait partout sur les autoroutes espagnoles dans les années 80. Beaucoup avaient été démontées, mais à priori pas toutes, car j’en ai croisé une aujourd’hui, une qui a échappé à l’estocade des écolos. Ces effigies sont une publicité pour le Brandy (Cognac espagnol) de la marque Vétérano.

Avec modération !


Je croise les doigts pour la météo de demain, mais ça ne peut pas être pire, c’est impossible !

Demain sera un autre jour. 


Don Quichotte et les moulins


 

Sancho

Maître, avec tout le respect dû à votre titre

Mes yeux ne voient en vous qu’un authentique pitre.

Déjà plusieurs jours à battre la campagne,

À chevaucher sur nos nobles terres d’Espagne

Sans avoir pu encor juger votre courage,

Car jamais de l’épée vous n’avez fait usage !

Nous aurions péri face aux marchands de Tolède

Si mon humble personne n’était venue en aide !

 

Don Quichotte

Sottises Sancho, tout cela n’est que sottises !

Je ne puis plus longtemps entendre ces bêtises 

Aussi, je me fais fort de prouver sur le champ

Tout ce dont est capable un Chevalier errant.

Mire sur ce coteau les géants qui s’agitent !

Je vais leur donner la torgnole qu’ils méritent !

Ils secouent leurs grands bras pour mieux me défier

Mais vont voir de qui ils devraient se méfier !

 

Sancho

Permettez mon Maître, mais vous perdez raison,

Au point de confondre un homme et une maison !

Vous voyez des géants et ce sont des moulins

Dont les grands bras ne servent qu’à moudre les grains !

 

Don Quichotte

Qu’ai-je fait pour avoir un écuyer pareil ?

Est-ce la fatigue ou les rayons du soleil

Qui te rendent plus idiot que Rossinante

Au point de ne pas voir ces géants sur la pente ?

 

Sancho

Je n’ai pas chevauché des centaines de lieues

Pour ouïr de vous des propos si odieux !

Ne vous ai-je pas dit depuis notre départ

Que dans votre tête, c'est pareil au blizzard ?

 

Don Quichotte

Balivernes Sancho, ce sont des balivernes !

À croire que tu as fait le tour des tavernes 

Pour devant ton maître délirer de la sorte,

Et si je me trompe, que le diable m’emporte !

Malheureux que tu es, tu en ignores même

Ce que sera bientôt notre bonheur suprême

Lorsque vaillamment, à ces géants qui s’agitent,

J’aurai donné d’un coup la leçon qu’ils méritent !

 

Sancho

Mon Dieu, aidez-moi, faite que sa folie

Cesse avant que les ailes lui ôtent la vie !

Pourquoi donc m’avez-vous aussi mal conseillé

D’abandonner mes champs pour suivre ce cinglé ?

 

Don Quichotte

Dieu, cher Sancho, n’a que faire de la supplique

D’un minable écuyer nigaud et alcoolique !

Plutôt que gémir comme une chienne blessée,

Use ton temps à implorer ma dulcinée !

Elle sait mes combats et connait ma vaillance,

Elle sait tous ces bandits qu’a transpercés ma lance !

Dis-lui qu’elle aura l’honneur de notre visite

Et que nous espérons le couvert et le gîte !

 

Sancho

Comment maître, un chevalier qui se veut galant,

Peut d’une dame inconnue exiger autant ?


Demain la dernière strophe : l’assaut de Don Quichotte.


















L’emblème du Brandy







On accroche les guirlandes de Noël !













Quelques rares éclaircies !



Les géants que Don Quichotte a voulu combattre !











Photos de El Toboso









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