Hier soir, c'était Halloween ; les gosses, tous déguisés, défilaient dans les maisons et magasins en quête de friandises et d’argent. Rien de bien différent de ce que nous connaissons chez nous. Lorsque j’ai dîné au restaurant de l’hôtel, il y avait là une tablée d’une vingtaine de ces gamins. Ils venaient consommer et partager les fruits de leur collecte. Ambiance ! Ça ne m’a pas perturbé pour déguster des champignons au jambon et une Sépia excellente : 11/10 !
Petite étape aujourd’hui de 24 kms sans difficulté. Un seul hameau à traverser : Santiago de la Torre. Il n’y a pas âme qui vive et le dernier bar, s'il a existé, a fermé sa porte depuis belle lurette ! Dommage, car à 15 kms du départ, j'aurais apprécié une bonne bière ! Les quelques maisons existantes sont en ruines hormis ce château médiéval qui a encore belle allure. Pour en dire un peu plus, j’ai cherché sur Wikipédia qui n’est pas bavard sur le sujet. Il semble ignorer ce lieu.
Le chemin est relativement bien balisé, d’autant que depuis le départ, il fait route commune avec un GR ; quand il n’y a pas de flèche jaune, il y a ce marquage en traits rouges et blancs, mais parfois, à certains croisements, il n’y a ni l’un ni l’autre. Dernier recours, Visorando pour vous dire si vous êtes encore sur les rails ! Remarque personnelle, je n’imagine pas faire ce Chemin sans une application GPS.
Côté météo, je ne peux vraiment pas me plaindre ; 10 jours à randonner sous un beau ciel bleu ou à peine voilé ; quoi demander de plus ? Simplement que ça dure pour mes cinq dernières étapes ! Là ce n’est pas gagné ; la météo ne semble pas trop optimiste pour les jours à venir. Il faut préciser aussi que ciel bleu ne signifie pas chaleur. Ici, à 700m d’altitude, le thermomètre ne dépasse pas beaucoup les 15 degrés : c’est l’Espagne, mais ce n’est pas la Costa Brava où les plages d’Andalousie 😉!
Hier, j'ai dit que je pouvais facilement ajouter 10 kms à mon étape, ce n’était pas une fanfaronnade, car c’est un Chemin, on ne peut plus facile : pas de
cailloux à éviter, un sol propre et quasi zéro dénivelé. Le pied !
Don Quichotte et les moulins.
Sancho
Maître, avec tout le respect dû à votre titre
Mes yeux ne voient en vous qu’un authentique pitre.
Déjà plusieurs jours à battre la campagne,
À chevaucher sur nos nobles terres d’Espagne
Sans avoir pu encor juger votre courage,
Car jamais de l’épée vous n’avez fait usage !
Nous aurions péri face aux marchands de Tolède
Si mon humble personne n’était venue en aide !
Don Quichotte
Sottises Sancho, tout cela n’est que sottises !
Je ne puis plus longtemps entendre ces bêtises
Aussi, je me fais fort de prouver sur le champ
Tout ce dont est capable un Chevalier errant.
Mire sur ce coteau les géants qui s’agitent !
Je vais leur donner la torgnole qu’ils méritent !
Ils secouent leurs grands bras pour mieux me défier
Mais vont voir de qui ils devraient se méfier !
Sancho
Permettez mon Maître, mais vous perdez raison,
Au point de confondre un homme et une maison !
Vous voyez des géants et ce sont des moulins
Dont les grands bras ne servent qu’à moudre les grains !
Don Quichotte
Qu’ai-je fait pour avoir un écuyer pareil ?
Est-ce la fatigue ou les rayons du soleil
Qui te rendent plus idiot que Rossinante
Au point de ne pas voir ces géants sur la pente ?
Sancho
Je n’ai pas chevauché des centaines de lieues
Pour ouïr de vous des propos si odieux !
Ne vous ai-je pas dit depuis notre départ
Que dans votre tête, c'est pareil au blizzard ?
Don Quichotte
Balivernes Sancho, ce sont des balivernes !
À croire que tu as fait le tour des tavernes
Pour devant ton maître délirer de la sorte,
Et si je me trompe que le diable m’emporte !
Malheureux que tu es, tu en ignores même
Ce que sera bientôt notre bonheur suprême
Lorsque vaillamment, à ces géants qui s’agitent,
J’aurai donné d’un coup la leçon qu’ils méritent !
Sancho
Mon Dieu aidez-moi, faite que sa folie
Cesse avant que les ailes lui ôtent la vie !
Pourquoi donc m’avez-vous aussi mal conseillé
D’abandonner mes champs pour suivre ce cinglé ?
Don Quichotte
Dieu, cher Sancho, n’a que faire de la supplique
D’un minable écuyer nigaud et alcoolique !
Plutôt que gémir comme une chienne blessée,
Use ton temps à implorer ma dulcinée !
Elle sait mes combats et connait ma vaillance,
Elle sait tous ces bandits qu’a transpercés ma lance !
Dis-lui qu’elle aura l’honneur de notre visite
Et que nous espérons le couvert et le gîte !
A suivre demain la réplique de Sancho.
Santiago de la Torre
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Église de Las Petroñeras |
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